Notre loutre te propose de témoigner pour aider ceux qui traversent ce que tu as pu vivre, leurs donner des astuces ou leur insuffler de l'espoir !

Clément
Président de l'association la loutre

L'une des premières choses que j'ai faites lorsque l'on m'a découvert une masse sombre dans le poumon, et qui apparemment me rongeait de l'intérieur, c'est de bondir sur mon téléphone et de rechercher des témoignages d'autres jeunes ayant vécu la même chose.

Comment avaient-ils fait pour gérer leur vie d'étudiant, leurs relations amicales, amoureuses tout en traversant cette tempête existentielle et cette déliquescence physique qu'implique les traitements ?

Je souhaitais entrevoir un espoir de poursuite d'une vie normale à travers les récits de rescapés, me rassurer et me convaincre que tout irait bien et que rien ne changerait.

Malheureusement cet espoir fut déçu, les rares témoignages provenant des personnes ou bien plus âgées, ou faisant état d'un pessimisme peu attrayant…

Mes questionnements ne se sont donc nullement taris, et j'ai débuté bon gré mal gré, sans savoir ce qui m'attendrais, la grande aventure des traitements...

4 ans plus tard, je suis désormais plus ou moins sorti d'affaire, et plus qu'heureux de pouvoir vous exposer mon expérience, afin de faire naitre dans le cœur du lecteur néo-diagnostiqués qui lit ceci, une flamme d'espoir nouvelle :

J'ai été diagnostiqué le 27/08/2021, un mois après avoir regardé une vidéo témoignage d'un youtubeur atteint d'une masse médiastinale, ce qui semble avoir réveillé en moi une intuition m'ayant poussé à faire une radio (vive les témoignages donc !).

Je vous passe le descriptif complet des tribulations médicales, mais une médiastinoscopie, une erreur de diagnostic et quelques retournements de situation plus tard, mon sort était plus ou moins scellé et mon destin bien peu enviable.

Je venais de débuter ma deuxième année de licence en droit, et j'ignorais totalement ce qu'il adviendrait de moi et de ce parcours. La plupart des témoignages de jeunes de mon âge faisaient état d'une renonciation complète aux enseignements et d'un repli sur soi…

Pourtant, j'ai décidé de relever le défi et de poursuivre mon cursus.
Grand bien m'en a pris.

Malgré les douleurs physiques, la terreur morale d'entrevoir l'abime de sa propre finitude, et grâce à la bienveillance de mes enseignants et des aménagements octroyés par l'université, j'ai pu poursuivre ma voie, et mieux encore, j'ai été le major de ma promotion durant 3 années consécutives ce qui m'a permis d'intégrer HEC !!

Plus qu'un frein, la maladie a été un catalyseur, m'a donné la volonté de prouver que bien qu'amputé de la normalité, mon existence pouvait tout autant tendre vers la réussite et l'excellence !

Dans tous ces douloureux moments, tu rencontreras des gens formidables, tu te rendras compte de la bienveillance des gens qui t'entourent, des liens avec certains de tes amis/ de ta famille se resserreront ; et certains de tes objectifs personnels, professionnels ou académiques (moi mes objectifs étaient académiques, mais les tiens peuvent être tout autres !) pourront être atteints !

Toi qui lis ceci, toi aussi tu peux y arriver ! Ces années seront dures, tu seras tenté d'abandonner, mais tous les efforts que tu fournis et ces épreuves que tu traverses seront la clef pour des lendemains meilleurs !

Ce site est là pour t'y aider, nous allons prochainement mettre en place des partenariats avec plusieurs institutions, et établir des mécanismes d'aides pour t'accompagner ! Aussi n'hésite pas à nous contacter, à explorer les pages du site ou à nous rejoindre !

Clara
22 ans

Lors de ma rentrée en classe de terminale en septembre 2019, j'étais loin de m'imaginer que l'IRM réalisée révèlerait un mal qui m'habite depuis plus de 2 ans. S'annonce alors le combat d'une vie qui doit être mené sur tous les fronts, aussi bien physiquement, mentalement et scolairement. Désormais en rémission et possédant le recul nécessaire, je suis fière du chemin parcours.

Après une longue errance thérapeutique, être diagnostiquée à l'âge de 17 ans d'un ostéosarcome de haut grade, c'est-à-dire une forme agressive de cancer des os affectant ma colonne vertébrale et plus précisément trois de mes vertèbres, a fait basculer à jamais le cours de ma vie. Dès cet instant, je n'ai cessé de chercher des réponses face à cette situation qui me dépassait. Malheureusement, beaucoup de mes interrogations restent inexplicables. En réaction à mon impuissance et à cette prise de contrôle du cancer sur mon corps, il m'est apparu impératif de garder un cap. Je devais rester active pour ne pas me laisser submerger par un quotidien hospitalier lourd et par des douleurs physiques et mentales quotidiennes. Ce besoin d'action, nécessaire à ma guérison, je l'ai satisfait en m'engageant auprès d'association partageant mon combat, par des témoignages, mais surtout par mon implication parfois jugée déraisonnable dans mon cursus scolaire.

De mon année de terminale jusqu'à mon master 1 en droit, j'ai subi pas moins de 10 opérations sur ma colonne vertébrale ainsi que sur mon poumon, de nombreuses séances de chimiothérapie et radiothérapie, tout en s'accompagnant d'une multitude de traitements me permettant de lutter contre les diverses infections. Malgré toutes ces épreuves, je n'ai jamais considéré abandonner mes études. Cette abnégation à conserver un cadre d'étude le plus normal possible n'a pas toujours été compris par le corps médical et enseignant. En plus de devoir me battre pour ma vie, j'ai dû défendre à de nombreuses reprises cette volonté parfois perçue comme irrationnelle de poursuivre mon cursus. Heureusement, j'ai pu compter la majorité du temps sur des enseignants bienveillant louant ma résilience, récompensé par l'obtention d'une bourse d'étude afin d'effectuer un LL.M à l'Université de Cardozo à New York à la rentrée 2026.

Malgré ma détermination sans faille, il est indéniable que la maladie a eu des impacts positifs comme négatifs sur la poursuite normale de mes études. Par le biais de ce témoignage, je partage le désir et la conviction qu'il est nécessaire de défendre et d'encourager tous ces futurs étudiants malades dans la poursuite la plus sereine possible de leur cursus, qui peut constituer, comme pour moi et pour eux, un repère vital et curatif.

Mathéo
22 ans

Pendant ma maladie, je me suis conditionné pour ne pas me voir comme le pire cas. J'ai eu la chance d'être soutenu par des associations qui m'ont permis de continuer à faire du sport, ce qui a réellement atténué certains effets secondaires. J'essayais de continuer comme si rien ne changeait, comme si mes projets restaient intacts.

À l'époque, j'étais en licence. Merci à mes camarades qui m'ont énormément soutenu. Mon objectif, c'était d'intégrer une école de commerce. C'était une de mes victoires à moi. Alors malgré la fatigue, les traitements, je me préparais aux concours du mieux que je pouvais.

Je ne viens pas d'un milieu aisé, et mes ressources financières étaient limitées. Avant, je jonglais entre les études et les petits boulots pour m'en sortir. Mais quand on tombe malade, tout ça devient presque impossible à gérer.

J'avais aussi monté une petite entreprise, ce qui représentait mon second grand projet. Non, ce n'était pas la future licorne, mais elle m'a donné du sens. Elle m'a permis d'exister aux yeux des autres comme une personne "normale". Je me revois encore dans ma chambre d'hôpital, avec les bips des machines en fond, essayant de faire mes visios tant bien que mal. Même si je ne signais que deux ou trois clients, ça me donnait une raison de me lever, d'avancer, de croire encore.

L'objectif ici n'est pas de dire qu'il faut faire comme moi. À vrai dire, je ne m'écoutais pas assez. Parfois, j'allais bien trop loin. Mais je crois qu'il faut trouver ce quelque chose. Ce qui vous raccroche, vous donne envie de traverser tout ça et d'en sortir plus fort. Se projeter. Se demander : "Quelle sera ma vie après ? Qu'est-ce que je veux vraiment pour moi ? Qu'est-ce que cette épreuve m'a appris ?"

Ce "quelque chose", ça peut être l'art, la musique, une langue à apprendre, la création de contenu… peu importe. L'essentiel, c'est que ce soit vous. Votre histoire est unique, et rien que pour cela, vous avez le potentiel d'aller bien plus loin que vous ne l'imaginez.

J'ai longtemps pensé que personne n'était vraiment exceptionnel. Mais quand on traverse des tempêtes comme celle-là, on est transformé. Et cette transformation, elle est précieuse.